Les leviers d’optimisation de la rémunération du dirigeant en SAS
- Léo Bachelot
- 9 déc. 2024
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 mai
Le bulletin de salaire et les dividendes ne sont pas les seuls éléments qui entrent en jeu pour la rémunération d’un dirigeant-actionnaire. En réalité, il existe plusieurs leviers pouvant être mis en œuvre pour optimiser votre rémunération et bénéficier de vos droits à leur juste valeur.

1. Les notes de frais
Dès lors que vous engagez une dépense de votre poche pour le compte de votre entreprise, vous pouvez la passer en note de frais. Cela peut être par exemple des dépenses engagées avant la création de votre société (greffe, annonce légale, etc.), un repas d’affaires, la refacturation d’un loyer pour l'hébergement effectif d’un lieu de travail, par exemple dans votre résidence principale.
2. Les indemnités kilométriques (IK)
Si vous utilisez votre véhicule personnel pour les besoins de votre activité professionnelle, vous pouvez percevoir des IK, à condition d'avoir une carte grise à votre nom (ou à celle de votre conjoint uniquement si vous êtes marié ou pacsé). Cela prend en charge plusieurs types frais (essences, assurances, accidents, parkings ponctuels, entretiens…). Il faut tenir un registre des déplacements (motif du trajet, kilométrage, chevaux fiscaux, date du trajet).
3. Le salaire
Vous avez fort intérêt à vous verser un minimum de salaire car cela vous permettra de valider vos trimestres de retraite, de bénéficier de la prévoyance, de l'assurance maladie et de bien d'autres avantages. Le bulletin de salaire nécessite 87 euros de charges pour avoir 100 euros nets. Autrement dit, 100 euros nets coûtent 187 euros à l'entreprise.
4. Les dividendes
Pour percevoir des dividendes, vous devez soit attendre la fin d’un exercice comptable, constater un résultat net bénéficiaire et voter une distribution, soit voter une distribution en cours d’exercice, sur les réserves générées par les exercices antérieurs, s’ils en existent. Un acompte sur dividende, en cours d’exercice, est possible, bien que nécessite une démarche un peu lourde. Ils sont très efficaces pour vous permettre de percevoir de l'argent, et particulièrement adaptés si vous êtes fortement imposé sur le revenu à titre personnel.
Les dividendes distribués dans les mains de l’associé, subissent une taxation plus élevée que ceux versées à une holding (société mère). L’effet de levier fiscal dont fait bénéficier un groupe de société, peut permettre de moduler davantage la rémunération et d’optimiser les frottements fiscaux pour réinvestir les dividendes dans un autre projet.
5. Le remboursement du compte courant d'associés
Le remboursement de son compte courant d'associés existant, représente une autre façon de percevoir de l'argent, sans déclencher de charges sociales, ni d’impôts. Cela est bien évidemment limité au montant de la créance existante, et ne représente que le retrait de sommes nettes d’impôts engagées plus tôt envers la société.
6. Le Plan Épargne Entreprise (PEE)
Le PEE est un dispositif d'épargne salariale qui repose sur un contrat passé avec une banque ou une assurance. Il vous permet à vous et à vos salariés de vous constituer un portefeuille d'actifs financiers (actions, obligations…). Le salarié verse volontairement de l’argent sur le PEE ouvert par la SAS. La société peut mettre jusqu’à 3 fois plus d’argent que le salarié, plafonné à un certain montant. On appelle cela un abondement. Ces sommes sont exonérées de cotisations salariales et patronales, hormis la CSG de 9,2 % et la CRDS de 0,5 %. Ces deux contributions sont précomptées par l’employeur, directement à la source.
Les sommes se bloquent pendant 5 années à l’exception de certains événements (rupture du contrat de travail, surendettement, achat d’une résidence principale…).
Ce dispositif n’est possible (dirigeant compris) qu’à partir du moment où la société emploi au moins un salarié. Une complexité de règles sont en place, en fonction de la taille de l’entreprise et autres critères.
7. Le Chèque Emploi Service Universel (CESU)
Le CESU est un dispositif offrant au bénéficiaire la possibilité de rémunérer une aide à domicile à l'aide de chèques prépayés par l'entreprise. Cette dernière peut prendre en charge jusqu'à 1830 € / an par salarié et par dirigeant. Un dirigeant ne disposant d’aucun salarié peut tout de même bénéficier du CESU.
8. Le chèque vacances (ANCV)
Sur le même principe, le chèque vacances permet de faire financer par la société les frais liés aux vacances et aux loisirs du dirigeant et des employés : paiement de chambres d'hôtels, de gîtes, etc. Ils sont exonérés de cotisations sociales, dans certaines limites. Un dirigeant sans salarié peut également se verser annuellement un chèque vacances.
9. Le titre-restaurant
Le ticket-restaurant, permet aux employés qui n'ont pas de cantine ou restaurant d'entreprise de prendre leur repas à l'extérieur. Le dirigeant assimilé-salarié y a également le droit.
Ce moyen de paiement distribué par la société leur permet d'effectuer des achats alimentaires. Son coût se partage entre l'employeur et le salarié. Le financement de l’employeur est exonéré de cotisation sociale, dans certaines limites.


