Appréhender l'investissement sur les marchés financiers
- Léo Bachelot
- 22 oct. 2024
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 mai
En matière d’éducation financière, il y a à boire et à manger, sur internet, sur les réseaux sociaux, à l’école, dans les livres ou encore au travers de discussions avec ses amis ou des professionnels. Pour autant, les mêmes interrogations reviennent en boucle, du fait qu’il s’agisse d’une science incertaine et souvent guidée par les effets de masse, les émotions.

Que sont les marchés financiers ?
Il s’agit là des lieux (aujourd’hui digitalisée) d’échanges des actifs financiers. Les actifs, sont des biens, matériels ou immatériels, qui ont pour habitude de s’échanger et dont les investisseurs espèrent tirer un profit (l’actif peut générer des revenus, ou voir sa valeur augmenter dans le temps). Les biens immobiliers, les œuvres d’art, les bijoux, mais également les titres de sociétés, les titres de dettes, sont des exemples d’actifs.
Les marchés financiers concernent les actions, les obligations et autres produits plus complexes (dérivés…). Les actions, sont les titres de société cotés en bourse (CAC40 en France, S&P500 aux Etats-Unis…), c’est-à-dire qu’elles sont échangeables sur un marché réglementé, sécurisé et qui en fixe le prix. En achetant des actions, vous devenez actionnaire. Les obligations, sont des titres de dettes cotés, émis par des entreprises ou des États. Vous détiendrez une créance sur l’emprunteur, qui vous versera des intérêts, vous jouerez le rôle du banquier.
Les actifs financiers peuvent délivrer des revenus (dividendes, intérêts) et peuvent faire bénéficier de gain de plus-value, la valeur de l’actif pouvant évoluer dans le temps. Ainsi, les investisseurs vont chercher à acheter les meilleurs actifs pour espérer gagner le plus possible.
Tout le monde, peut facilement investir sur les marchés financiers, en ouvrant auprès d’un établissement financier (banque, assureur, société de gestion) un compte-titres (CTO), un plan d’épargne en action (PEA), un contrat d’assurance-vie ou encore de capitalisation, un compte de trading… Cela semble aujourd’hui plus que jamais démocratisé, auprès des épargnants particuliers.
Comment investir ?
Passons aux choses sérieuses. L’ignorance ne doit pas être une barrière psychologique, l’apprentissage est accessible et l’investissement ne requiert pas une expertise pointue, du moins sur les marchés financiers. La seule compréhension des grands principes, peut suffire. Par ailleurs, des épargnants font le choix de déléguer la gestion de leurs avoirs financiers, à des conseillers ou à des sociétés de gestion. Voici nos précieux conseils.
Il faut investir en fonction de son profil de risque. Chacun de nous, n’a pas envie ou ne peut pas se permettre de prendre les mêmes risques. Chaque actif a son propre niveau de risque, qui change constamment dans le temps.
Le risque suit toujours le rendement d’un actif. Ce sont les deux faces d’une même pièce. Il n’est pas possible de regarder la performance d’un actif, indépendamment de son niveau de risque. Certaines classes d’actifs sont réputées moins risquées que d’autres. Par exemple, l’immobilier, de manière générale, comporte un risque plus modéré que les actions, du fait de plusieurs facteurs. Ainsi, certains préféreront se tourner vers les obligations, les produits monétaires (caractéristiques proches des livrets bancaires), l’immobilier, plutôt que les actions, les entreprises non cotées, les startups, ou autres actifs très volatiles. Par conséquent, il faut toujours évaluer ce que l’on est prêt à risquer et ce que l’on souhaiterait gagner en retour. Il n’y a pas de mauvaise réponse, cela dépend des attentes de chacun.
Il faut optimiser son rendement-risque. Les outils actuels permettent de mesurer, avec probabilité, le risque face au rendement attendu par les investisseurs, d’un actif. Certaines stratégies, certains actifs, ont un rendement-risque moins bon que les autres. Vous pouvez avoir un actif qui délivre un rendement faible, mais avec un ratio gain-risque très bon et vice-versa. C’est généralement l’optimum qui est recherché. Toutefois, certaines stratégies à très fort rendement potentiel, restent attractives auprès des investisseurs, malgré un ratio médiocre, du simple fait qu’elles soient les seules à délivrer ce niveau de rendement.
Il y a deux possibilités, soit l’on « suit le marché », soit l’on cherche à « battre le marché ». Quand on parle de suivre le marché, on se positionne sur un indice boursier de référence : au travers d’ETF (paniers de plusieurs actifs) ou autres fonds d’investissement qui répliquent la performance d’un marché (français, mondial, européen, technologie…). Ces indices sont des indicateurs économiques. Il y a une statistique constante à connaître : la grande majorité des investisseurs actifs sous-performent le marché, sur le long terme. Les investisseurs actifs sont ceux qui adoptent une stratégie différente de l’indice, pour tenter de le battre, on parle de gestion active. Les investisseurs passifs, se contentent de répliquer le marché. Et cela suffit bien souvent ! Il est fortement conseillé chez les novices, de rester humble face à une science imprévisible, non-rationnelle et d’investir dans des grands indices. Il vaut mieux se contenter de la performance satisfaisante du marché, que de tenter d’arracher deux ou trois points de plus, pour un risque non-proportionnel.

Les limites de la diversification
Cette stratégie d’investissement vise à réduire les risques en plaçant ses capitaux sur différents secteurs, zones géographiques, taille d’entreprise, volatilité… Cependant, bien qu'elle soit fondamentale, la diversification comporte des limites et ne peut éliminer tous les risques associés aux investissements. La diversification ne réduit que le risque spécifique à chaque actif. Certains risques ne s’éliminent pas (crise économique, conjoncture macroéconomique, taux d’intérêt…). Historiquement, la corrélation entre les actifs augmente en période de crise, de forte volatilité. Les moments de stress invisibilisent la singularité de chaque actif. Par ailleurs, la diversification s’avère souvent plus coûteuse en frais de transaction, du fait de la multiplication des frais fixes et de l’impact des frais dégressifs sur des mouvements plus petits. Plus un portefeuille a d’actifs, plus il tend à être neutre, car il embrasse à la fois les mauvaises et les bonnes performances du marché. Lorsqu'un portefeuille est excessivement diversifié, il finit par imiter la composition du marché global.
Comprendre les marchés
Il est nécessaire de comprendre comment se forment le prix des actifs. Les investisseurs se réfèrent généralement à la « théorie de l’efficience des marchés ». Elle postule que les prix des actifs sur les marchés financiers reflètent toujours toutes les informations disponibles. Bien que la pratique puisse parfois s’écarter de la théorie, la logique est implacable : les investisseurs anticipent les futurs bons et mauvais événements. Le prix actuel, reflète le futur de l’actif. Les marchés financiers sont des lieux de grande liquidité où les mouvements sont assez nombreux et successifs, pour que l’information du marché soit très rapidement digérée. En ce sens, il n‘est pas possible de tirer profit du marché, sur la simple base de ses observations. Pour autant, une analyse poussée peut donner une information exclusive, qui si elle s’avère vraie, est source d’opportunité, puisque le marché ne l’a pas en sa possession. Le prix traduit les probabilités d’événements, si celles-ci augmentent ou diminuent, le prix suivra. L’investisseur mise sur l’augmentation de la probabilité d’évènements positifs (croissance de l’entreprise, macroéconomie en faveur de celle-ci). Il n’en sait pas plus que le marché, mais estime vouloir prendre le risque connu par celui-ci.
Passer à l’action
Placer une partie de son capital sur les marchés financiers, peut permettre de s’exposer à une potentielle croissance de nos économies, mais également à la valeur créée par les entreprises, via les dividendes qu’elles distribuent. Il s’agit, historiquement, de l’une des classes d’actifs qui génère le plus de performance. Cela peut ainsi constituer un excellent levier pour se constituer un patrimoine dans le temps. Toutefois, les performances passées ne présagent en rien des performances futures, également, le risque de perte en capital peut être total. Il est nécessaire d’adopter une stratégie pertinente et dont les risques associés sont maîtrisés.

